Ostéopathie et Course à pied
La course à pied, par ses efforts et impacts répétés, expose le corps à des contraintes multiples et spécifiques. La fréquence et l’intensité des entrainements peut influer sur la capacité du corps à récupérer de l’effort. Eviter les risques de blessures ? Etirements avant ou après la course ? Améliorer sa VMA ? Equipement adapté ? Toutes ces questions peuvent faire l’objet d’un bilan ostéopathique. Le tableau ci-dessous récapitule les pathologies les plus fréquemment rencontrées.
| Localisation | Blessure | Symptômes |
|---|---|---|
| Genou | Syndrome de la bandelette ilio-tibiale (Syndrome de l’essuie-glace) | Douleur sur la face externe du genou, souvent après plusieurs kilomètres, aggravée en descente. |
| Genou | Syndrome fémoro-patellaire | Douleur autour ou derrière la patella, aggravée par les escaliers, la position assise prolongée ou la course. |
| Pied/Talon | Fasciite plantaire | Douleur aiguë en avant du talon, surtout à froid. |
| Jambe/Mollet | Périostite tibiale | Douleur sur le bord interne du tibia, souvent liée à une augmentation trop brutale du volume ou de l’intensité d’entraînement. |
| Tendon d’Achille | Tendinopathie d’Achille | Douleur et parfois craquement au niveau du tendon, raideur. |
D’autres blessures comme les tendinopathies, les fractures de fatigue et les lombalgies sont également fréquentes chez les coureurs. Il est crucial d’écouter les signaux d’alerte : une douleur qui persiste après l’arrêt de la course ou qui s’intensifie pendant l’effort est un indicateur majeur que quelque chose dysfonctionne.
L’Ostéopathie : une approche globale
L’Ostéopathie ne se limite pas à traiter un symptôme local. Elle considère le corps dans son ensemble pour identifier et traiter les déséquilibres à l’origine des blessures.
- Libération des tensions et amélioration de la mobilité : L’Ostéopathe utilise des techniques manuelles douces (mobilisations articulaires, techniques myofasciales) pour redonner de la mobilité aux articulations, aux muscles et aux fascias qui ont pu être restreints.
- Optimisation de la respiration : Le diaphragme peut affecter directement l’efficacité respiratoire à l’effort mais aussi entrainer des adaptations posturales à l’origine de douleurs. Un travail ostéopathique peut libérer les tensions diaphragmatiques et thoraciques pour une meilleure respiration.
- Travail viscéral et prévention des troubles digestifs : Des tensions du système viscéral peut limiter la mobilité du bassin et la cinétique rachidienne. L’ostéopathe peut à l’aide de techniques viscérales relâcher ces dysfonctions dans le but d’améliorer la mobilité et la vascularisation du système digestif.
Ostéopathie et Science : que disent les études ?
Si la recherche en Ostéopathie pour les sportifs doit encore se développer, plusieurs études pointent vers des bénéfices encourageants.
- Réduction de la douleur et amélioration de la mobilité : Une étude (Hensel et al., 2013) a observé une baisse significative des douleurs musculaires d’apparition retardée (DOMS) après un effort intense chez des sujets traités par ostéopathie comparés à un groupe témoin. D’autres recherches (Licciardone et al., 2010) rapportent une amélioration de l’amplitude articulaire.
- Récupération et performance : Les preuves d’un effet direct sur les performances (force, vitesse) sont encore limitées. Cependant, l’Ostéopathie offre des bénéfices indirects majeurs : une diminution des douleurs récurrentes, une réduction du stress, une meilleure qualité de sommeil.
Intégrer l’Ostéopathie au quotidien et dans sa pratique sportive
Pour tirer le meilleur parti de l’Ostéopathie, voici quelques conseils pratiques basés sur les sources consultées :
- En prévention : Consultez une à deux fois par an, surtout lors des phases de reprise ou d’augmentation importante de la charge d’entraînement.
- Avant une course : Une séance peut s’assurer que votre corps est parfaitement mobile et équilibré pour aborder l’épreuve dans les meilleures conditions.
- Après une course : Consultez pour optimiser la récupération, corriger les contraintes accumulées lors de l’effort et préparer le retour à l’entraînement.
L’Ostéopathie ne remplace pas un diagnostic médical. En cas de douleur aiguë ou persistante, consultez d’abord votre médecin. L’idéal est d’intégrer l’ostéopathe dans une équipe pluridisciplinaire (médecin, kinésithérapeute, préparateur physique) pour un suivi optimal.
Références scientifiques :
- Zago J and al. Osteopathic Manipulative Treatment Versus Exercise Program in Runners With Patellofemoral Pain Syndrome: A Randomized Controlled Trial. J Sport Rehabil. 2020 Dec 17;30(4):609-618
- Buchman ZJ and al. Improved Femoroacetabular Range of Motion in Runners Following the Spencer Technique for the Hip: A Secondary Analysis of a Randomized Controlled Trial. Cureus. 2025 Jul 14;17(7)
- Licciardone, J. C., Gatchel, R. J., & White, E. (2010). Osteopathic manipulative treatment for musculoskeletal pain. American Journal of Medicine.
- Hensel et al. (2013). Étude sur la réduction de la douleur musculaire par l’Ostéopathie.
- Botelho, M. B. et al. (2017). Spinal Manipulative Therapy and Sports Performance Enhancement: A Systematic Review. Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics.
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